Mon histoire
Née à Dalat (Vietnam) dans les années 70, j’ai dû quitter mon pays natal à cause d’évènements politiques tragiques qui ont eu pour conséquence l’arrivée de « Boat People », dont je faisais partie, vers des pays d’accueil en Europe et aux Etats-Unis.
Ainée d’une famille de quatre enfants, d'un père médecin et d'une mère commerçante, ne parlant pas français à mon arrivée en France, je me suis dotée d’un caractère affirmé, persévérant et résilient pour mener à bien des études supérieures d’Ecole de Commerce en France et en Angleterre, après une prépa HEC à Paris.
Pendant plus de 20 ans, j’ai occupé différents postes de manager et de direction dans les Ressources Humaines au sein de multinationales américaines à Paris, puis à Toulouse où je me suis installée en 2012. Je m’épanouissais dans une carrière professionnelle prometteuse et dans mon rôle de maman de deux garçons Arthur et Mathis (d’où le nom « Mat By Art »).
Le décès de mon père a été le début d’un véritable questionnement sur le sens de ma vie, des chemins à prendre pour être vraiment soi-même, apporter ma pierre à l’édifice dans cette humanité, le début des renoncements aussi, une vraie remise à plat de mes croyances et de mon éducation.
Je m’intéressais déjà beaucoup au développement personnel, entre méditations, conférences, stages, lectures et formations… Et plus je cherchais mon « Ikigai » (= concept recouvrant le plus juste pour soi et dans sa vie), plus je m’éloignais des stéréotypes habituels de la « bonne élève » que j’ai tenté d’être pendant des années.
Très vite, j’ai ressenti ce besoin très fort, à la limite de la douleur, de m’exprimer plus sauvagement, sans contrainte, sans limite, sans codage social… Je devais faire ressortir un côté plus « créateur » en m’aventurant en dehors des normes.
C’est naturellement dans la peinture que je me suis trouvée ou plutôt… retrouvée.
Après avoir pris des cours particuliers, tout en m’inspirant du parcours et du travail de Zao Wou-ki (Chine-FR) et de Pierre Soulages (FR), j’ai de plus en plus cette conviction d’être sur la bonne voie, d’apporter de la joie et de l’énergie à ceux qui regardent mes créations.
Aujourd’hui, je me sens ancrée, alignée avec ce que je suis et ce que je souhaite être, de retrouver mes origines, cette petite fille déracinée, qui par un hiver 1978 arrive dans un pays inconnu à des milliers de kilomètres de chez elle. Peindre me rapproche d’elle à chaque fois.
Ma peinture exprime la fougue, la joie, l’espoir et la liberté… en quelque sorte l’alliance entre l’Orient et l’Occident à travers une immigration qui même non souhaitée peut être couronnée de sens et d’amour.